Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Elucubrations macabres et autres fascinations grotesques.

1 décembre 2009

Du vieux.

Me voilà enfin face à toi, toi ma compagne d'ennui qui fut si longtemps oubliée et aujourd'hui retrouvée. Je ne sais pas si cette fois, nous pouvons fêter le retour de l'enfant fou et faire péter les bouchons de champagne dans les tronches livides des passants, alors disons simplement qu'il est sur le chemin du retour . Les Noctambules ont préparé un buffet digne de ce nom pour l'occasion, ont déversé haine, amour et mélancolie dans un immense vase. Celui ci pourra être bu, devra être lu. Il en vas de la vie d'un million de minuscules et immondes bestioles grouillant dans un crane cabossé. L'enfant fou le sait, et ne raterait pour rien au monde le macabre festin. Les silhouettes de velours des Noctambules lui manquent, elles ont un parfum doux et violent qu'aucune fleur ne peut égaler. Il court vers l'éden, son jardin de secrets et d'amertume, plus le vent gonfle ses poumons de voile et plus le chemin lui semble long et douloureux. C'est fatiguant d'être vivant.

Pourquoi avoir abandonné les mots? L'a-t-il vraiment décidé ? Je ne sais pas, une sorte de passivité végétale c'est abattue sur lui, comme une armure elle le protégeait, le détachait de toute émotion, de toute souffrance, de toute larme et par conséquent de tout mots.

Trêve de regrets, nous avons des mers de larmes et des cieux en sang à affronter. Il est temps de se sentir vivre, de quitter la camisole temporelle. Mon amour, si tu savais que ce sont tes mots, trouvés un soir au fond d'un tiroir qui m'ont réanimée, je pense que tu rirais, me cracherais à la gueule et t'en irais (n'est ce pas déjà fait?). Vieux loup, tu pourras poser quelques points véreux à ton ego. Ahah! Les autres amours ne sont rien en comparaison à la haine que je te porte! Je mettrai ton bras à couper pour contempler un peu ton théâtre de mensonges. Qu'il est bon d'avoir le mal de toi, le mal en soi. L'orage et le naufrage sont encore loin et pourtant la pluie me monte aux yeux. J'entends la foule rageuse des ombres chuchoter, elles se bousculent sur la paume de ma main. Elles émergent elles aussi. Réveillez vous! Secouez vos squelettes! Les morts savent encore danser, et nous vivants pouvons encore rire de leurs funeste rite. Réveillez vous! Ne me laissez pas seule le jour de mon retour, criez moi des mots qui grincent, hurlez moi des mots qui heurtent! Je veux sentir la vie derrière chacun de mes pas , voir le cirque dans chacune de vos têtes. Surprenez/Égarez moi.

Publicité
30 novembre 2009

Un cri.

J'ai cousu mes paupières et avalé ma voix pour ne plus prendre part au cirque de ceux qui se nourrissent de pilules d'apparat. J'ai rangé ma haine à côté de ma déception, celles si s'entendent plutôt bien même si il leurs arrive souvent de comploter contre les autres, et contre moi aussi.
Il fallait sortir du monde, de l'univers, de mon esprit à la barrière craniène trop volumineuse pour enfin contempler ce spectacle pathétique. Il fallait oublier ces vies trop factices qui disparaitraient à l'aube, ces rires trop bas et ces soupirs trop forts. Il fallait partir pour rester parmi eux. Ils fallait les oublier, qu'ils m'effacent. J'étais déjà un fantôme quand mon heure a sonné.
Mes plus plates excuses aux semblants de vies béantes que j'ai pu croiser indifféremment ici, nul part, ou ailleurs. J'avais le pas léger et la tête en l'air quand il m'ont arrêtée. Ils m'ont chargée d'un fardeau de mensonges et de semelles de plombs pour m'empêcher de voler.
Je vous en veut, vous qui lisez indifféremment ces mots que j'essaie de coucher tant bien que mal sur le papier.
Je vous en veut de me voir femme avant de me voir être.
De préférer la bêtise quand la culture vous sourit.
De profiter du faible quand votre seule force est animée par la haine.
De vous engluer dans des conflits qui m'entachent.
D'être ce que vous n'êtes pas.
De repousser le respect , la vérité, le bien quand la facilité de votre rage ne consiste qu'en l'ignorance pleine et monstrueuse.
D'être authentiques non pas dans ce que vous dites, mais dans ce que vous ne dites pas.
De rire de mes maux d'une ironie assassine et affirmée.
De gâcher votre savoir dans des discours d'apparat vomissant.
D'être des sourds qui hurlent dans des petites boites préconçues.
D'être aussi ridicules que votre prochain.
D'être aussi fascinants, de susciter mon respect, d'attiser mon amour et ma colère, de me tuer jours après jours de vos regards criminels et vos actes sans fin.

13 octobre 2009

C'etait moi

Les yeux en carabine.
Le cœur sec.
Emprisonné dans une cage toraxique trop menue pour la grandeur de ses idées. La gueule grande ouverte, il bave ses rêves infantiles, dégueulasses, purulents, à mille lieux de l'ennui.
La tête se décolle de l'oreiller, trop réel. Il n'existe plus, rien n'existe. Un nuage d'élucubrations, de fantasmes: Femmes nébuleuses, Fantômes océaniques, Étoiles comestibles dans le creux de la main. Air perdu.
Perdu. L'identité se rétracte, tout comme les paupières en papier de verre. L'humanité n'est plus, elle fume, mange, le ventre rond, les idées plates.

2 octobre 2009

Je n'ai rien à vous dire.

DSCF1013_pola

(Mais elle si)
Petite: J'ai trouvé un amoureux aujourd'hui!
Moi: Ah et il s'appelle comment?
Petite: Je sais pas, mais il a une belle casquette rouge!

15 septembre 2009

Sans titre.

Je ne sais plus voir, mes yeux ne me servent plus qu'à y enfoncer les fines lames de mon ennui. C'est comme quand, le liquide lacrymal, patient, stagne sur ma rétine, quand l'image devient floue, quand ces larmes embryonnaires font danser les silhouettes filiformes, les lampadaires, dans un trouble magnifique.
Les mêmes spectres, a des moments identiques, se heurtent sur ma paroie rétinienne. Parfois je peux entendre  quelques cris, quelques mots, " il n'y a rien dans ces yeux ", " Eh enfant, me vois-tu ?", mais ma surdité commence elle aussi à être complète. Comment comprendre, dans cette prison de nuit ?
Ma carcasse rachitique craque sous le poids des mots que je ne peux plus toucher, ces pauvres idiots se contentent de m'écraser. Entends tu ma terrible complainte melée à ces miasmes affreux? J'aimerai expliquer, le mal qui me tyrannise, cette misère silencieuse, acerbe, brute, celle qui me permettait d'écrire autrefois, et qui m'en empêche désormais. Mais je ne peux pas, j'aimerai hurler, arracher le silence d'un cri sanglant. Mais je ne peux pas, JE NE PEUX PAS. La marionnette ne manipule pas son maitre, l'aveugle ne domine pas les mots. Je ne comprends plus les mots, je les entend. Je ne vous vois plus, je vous devine.

Publicité
18 juin 2009

La fascination du vide.

Mes yeux se ferment enfin. Les heures assassines sont passées sous la voute céleste et ont martelé ma poitrine de leurs semelles de plomb. Des planètes se pendent à mes cils et se balancent lentement, elles me caressent les joues, c'est agréable. Les paupières se détendent et laissent pénétrer la nuit par une petite ouverture. J'y pénètre. Derrière la barrière optique le spectacle est fabuleux. Mon crâne est aussi vaste que l'univers et mon cerveau danse sur son orbite. Je suis de l'autre côté du miroir. Mon corps nu et insignifiant se laisse glisser dans un gouffre noir et infini. Des étoiles se joignent à moi et m'éclairent de leurs regards scintillants. Autre-part, le monde lévite, compte le temps qu'il lui reste, négocie avec les jours et étire les heures de ses mains nécrosées. Des gens se lassent, passent leurs tours et déposent leurs carcasses poussiéreuses devant des autels sans idoles. Ils pleurent, prient, plient sous le poids d'infimes litanies. Ils sont loin. S'ils savaient.
S'ils savaient qu'il suffit juste de passer de l'autre côté pour toucher une paix ineffable. Si elles savaient de quoi elles ont l'air ces petites fourmis qui se pavanent de l'aube au crépuscule. S'ils savaient vu d'ici ! Ici, ailleurs, nul part, trou béant dans l'exactitude de l'univers. Néant ! Rien ! Rien du tout ! Pas un mot pour en bousculer un autre, pas un homme pour me railler. Seulement moi, du moins ce qu'il en reste. Rien ! J'ai beau tirer les contours de mes yeux de toutes mes forces, étendre mes pupilles jusque les limites de mes sourcils, je n'y vois RIEN. Le vide est total. Seul quelques constellations semi-existantes se tiennent immobiles comme les mascottes du spectacle, des trous dans la nuit intersidérale.
Ici le silence est roi, il s'est marié au néant pour imposer sa dictature lunaire. Tout deux observent le monde comme un fou contemple le ciel. Ils se dirigent vers moi, et me fixent de leurs regards acerbe et impitoyable. Arrêt, repos, statiques.
Puis le Silence pose doucement son doigt sur la pointe de mes lèvres, le néant lui, drapé de sa robe étoilée se penche sur mon oreille et me chuchote, la bouche à demi close " Ne vous en faites pas, le temps passe ".

Publicité
Elucubrations macabres et autres fascinations grotesques.
Publicité
Publicité